Écosse : "À la découverte des Highlands"

Note de voyages par Delphine.

Des hautes terres du Nord semées de landes et de rochers jusqu’aux plaines d’Édimbourg.... Un voyage dans un pays de légendes découvert armé de chaussures de randonnées, de surpantalons et de vestes imperméables...

Le 30 juillet

Départ en train pour Paris à la gare de Strasbourg à 24h20 Arrivée à la gare de l’Est à 6h05, un peu dans le brouillard et courbaturée après une nuit passée sur les fameux sièges inclinables de la SNCF. Notre périple continu : à pied jusqu’à la gare du Nord, puis en RER jusqu’à l’aéroport Roissy Charles de Gaule (on a manqué le bon arrêt !!, ah quand on débarque de sa campagne !!). Bref, vers 8h nous sommes au terminal 2F et nous attendons patiemment de pouvoir récupérer nos billets et de faire enregistrer nos bagages (un peu encombrant d’ailleurs, comment ça 16 kg ? Qu’est-ce que j’ai bien pu mettre dans mon sac ? Ndlr : Au retour je vais faire pire !!). Évidemment, le vol initialement prévu à 10h a du retard. Comment passer le temps dans un aéroport ? On peut faire les boutiques (dans mon cas, il na valait mieux pas, mon sac était déjà assez chargé !!), on peut dormir.... ou essayer de repérer les autres personnes du groupe ; pour cela il faut se poser la question fondamentale : à quoi ressemble le parfait stagiaire-UCPA ? Il est plutôt jeune (mais pas trop tout de même), il a des chaussures de randonnée aux pieds et porte un sac à dos... ça pourrait coller. Enfin, vers 11h, nous embarquons. Pendant le vol, une petite collation nous est servie (jus d’orange, boisson chaude, pain, miniviennoiserie, confiture, jambon). Arrivée à 11h50 (heure locale) à Édimbourg accueil dans le hall de l’aéroport : nous faisons la connaissance de nos deux guides, Douglas (58 ans - prof de biologie à mi-temps) et Jonathan (30 ans -globe-trotter invétéré) et du reste du groupe (5 garçons et 9 filles venues des quatre coins de la France : Paris, le Midi, l’Ouest et le Nord sans oublier évidemment l’Alsace). Transfert en minibus jusqu’à Stirling, situé‚ à 30 minutes d’Édimbourg : soleil et ciel bleu sont au rendez-vous. Première ‚tape : les guides nous emmènent dans une zone industrielle au siège local de l’agence C.n.do, spécialisée dans les voyages-découvertes de l’Écosse et qui a élaboré notre circuit. Douglas voulait s’assurer que les petits Français sont bien équipés notamment en bonnes chaussures de marche, précaution qui s’avèrera tout à fait inutile, nous avions tout prévu : de la laine polaire au maillot de bain, des vêtements imperméables au short... ce qui explique en partie le poids de mon sac !!. Après cette mise au point technique, nous nous installons à l’auberge de jeunesse de Stirling où nous passerons 4 nuits ; située dans la montée vers le château, il s’agit en 5ut d’une ancienne église, d’ailleurs de notre chambre, nous aurons une splendide vue sur le cimetière. La chambrée se compose de Chantal, Corinne, Céline et moi-même : trois Alsaciennes, trois profs dont une qui ADORE bavarder (je ne citerai pas de nom !)... un cocktail explosif... discussions délirantes et fous rires permanents seront au programme. Après cela, les guides nous ont laissés en liberté (formule préférée de Douglas) non surveillée, je précise... Nous partons à la découverte de cette petite ville qui a gardé son cachet médiéval : tour en bus à impériale avec commentaires en anglais (nous comprenons TOUT !!! ; après cela, la ville n’aura plus de secret pour nous !! vive le guide du routard !!) : pittoresque vieux quartier autour du château, belles demeures, vue sur le château dominant la campagne, le vieux pont du 15e siècle qui pendant plus de quatre siècles a assuré le trafic entre le nord et le sud de l’Écosse, arrêt au Wallace Monument : tour de 67 m (246 marches : on les a comptées !), monument néo-gothique à la gloire du nationalisme écossais. En effet, il a été érigé en mémoire de William Wallace (1270-1305) qui a combattu avec ferveur les Anglais venus envahir et conquérir l’Écosse. Après une écrasante victoire au pont de Stirling en 1297, il devint le " Gardien de l’Écosse » . Il partit en France pour gagner le soutien du roi et du pape. À son retour, en 1303, le nombre de ses compagnons avait sérieusement diminué. Lâché par les nobles, trahi par l’un des siens, il est rapidement fait prisonnier. Jugé comme traitre à l’Angleterre, il est pendu, écartelé, décapité‚ ; ses différents morceaux sont ensuite envoyés dans les grandes villes, pour l’exemple !! L’histoire de William Wallace, héros national en Écosse, a été interprétée au cinéma par Mel Gibson dans " Braveheart". La prochaine ‚tape est la visite du château de Stirling, construit au 16e siècle sur un rocher abrupt. Le principal point d’intérêt est le palais Renaissance de Jacques V, édifié en 1538 : belle décoration de la façade et beau jardin. Mais l’intérieur est plutôt décevant : nous pensions découvrir les appartements royaux de la reine Mary et de son époux, mais en réalité nous traversons des salles vides au parquet parfaitement ciré‚ et aux murs fraichement repeints avec dans un coin de beaux panneaux montrant les pièces telles qu’elles ont du être autrefois. Seule chose à mentionner, la reconstitution assez bien faite des Grandes Cuisines. Après cette première rencontre avec l’histoire bien mouvementée de l’Écosse, nous retournons à l’auberge où nous attend notre Dîner : soupe de poisson ou de poulet, cannellonis, carottes, pommes de terre et haricots suivis d’un beignet (très consistant et bourratif) servi avec de la crème : les Écossais, nous allons le constater durant tout le séjour, adorent les desserts qui " baignent " dans de la crème fraiche liquide (adieu le régime !!). Sur les conseils de Douglas, tout le groupe se retrouve dans un pub de Stirling le " Whistlebinkies " où nous découvrons deux " produits " typiques du pays : la bière et la musique traditionnelle. En effet, les amateurs de bière en auront pour leurs frais en Écosse (nous aussi d’ailleurs : une bonne partie du budget va y passer !!) ; entre la bière à la bouteille, en tonneau à la pompe traditionnelle, servie à température ambiante, ou à la pression (appelée " draught " servie fraîche ; entre la blonde, rousse, brune...de la Real ale, Mac Evans en passant par la Carfreys... sans oublier les bières irlandaises, fortes et sombres... le goût est chaque fois différent et la mousse épaisse et onctueuse. Ceux qui ne se laissent pas convaincre pourront toujours se rabattre sur le " Cider ". Et pour les mélomanes le " Whistlebinkies " est en tout état de cause une adresse à retenir : au départ il y avait trois musiciens, à la fin quatorze jouant de la flûte à bec, du violon, de la guitare, du tambour et évidemment de la cornemuse. Rythmes entraînants, douces ballades, ambiance chaleureuse ...une belle soirée pour clore cette première journée dans les Highlands.

31 juillet

Réveil vers 7h, petit-déjeuner vers 7h30 : jus d’orange, petit pain, confiture, jambon, beurre, boisson chaude. Briefing à 9h : nous prenons les bonnes habitudes, tous les matins réunion de mise au point avec les guides : programme de la journée, prévisions météo (très importantes !!), constitution des équipes responsables de la préparation des déjeuners, les 5uneux " sandwichistes ". Cette journée sera consacrée à la découverte des Trossachs, paysages idylliques avec des montagnes verdoyantes dans lesquelles se reflète l’eau scintillante des lochs. Délimitée par la pointe du loch Achray à l’Est et le loch Katrine à l’Ouest, terre de roman et d’aventure largement popularisée par Walter Scott, cette région est depuis le XIXe siècle l’une des plus visitée de l’Écosse, parcourue de chemins forestiers, refuge des randonneurs et des pêcheurs. Nous empruntons sous la pluie d’anciennes voies de chemin de fer ce qui nous permet de tester dès notre première randonnée notre équipement qui va s’avérer indispensable durant tout notre séjour : veste, surpantalon imperméable, housse pour le sac à dos. Ouf, c’est étanche !! Eh oui, nous allons bien vite remarquer que la météo est bien capricieuse en Écosse : le soleil se montrera surtout lors des trajets en minibus et la pluie fine et durable (si en plus il y a du brouillard, on parlera en Écosse de " mizzle " nous accompagnera souvent durant les randonnées... nous deviendrons très rapidement des pros de la technique de superposition de vêtements, capables de mettre et d’enlever en un temps record notre panoplie imperméable. Par contre, les températures seront douces et agréables durant tout le séjour. Après cette première expérience plutôt humide des chemins de randonnée, nous faisons notre pause déjeuner ; au menu chips, sandwichs, tomates, fruit, barre chocolatée... régime auquel nous serons astreint pendant les prochaines deux semaines (avec quelques variantes : sandwichs au cheddar, aux œufs, au jambon, au pâté, au corned-beef sans oublier le fameux thon - mayonnaise, spécialement concocté pour Daniel, son estomac s’en souviendra encore longtemps !!) Après le repas, la pluie reprend et nous partons en minibus jusqu’à Killin. Pendant le trajet, Douglas nous présente la faune locale : les vaches et surtout les moutons, animal écossais par excellence, on en voit partout et on peut les acheter pour une bouchée de pain (d’ailleurs, Céline envisage d’en emmener deux au retour. Son sac à dos sera-t-il assez grand ?) ; par contre ce qu’on ne peut pas voir c’est le paysage mais comme on dit en Écosse : " Si tu peux voir la colline là-bas, c’est qu’il va pleuvoir. Si tu ne la vois pas, c’est qu’il pleut ! ". Killin est un délicieux village au bord du loch Tay : petit arrêt aux " cascades de Dorchart " (plutôt torrent que cascade d’ailleurs). Vu les conditions climatiques plutôt humides, nous nous réfugions dans un coffee-shop de Killin (hormis les pubs, nous deviendrons très rapidement adeptes des coffee-shops avec leurs muffins et autres scones et leurs excellents chocolats chauds avec chantilly et saupoudrés de cacao). Balade en minibus : arrêt à l’arbre de Ponce Pilate et aux maisons d’art nouveau du célèbre architecte écossais Charles Rennie Mackintosh. Petite remarque de Daniel en passant : en Écosse, il n’y a pas de volets, car il n’y a pas de voleurs et pas de soleil !! Retour à l’auberge vers 18h, douche et Dîner : soupe de tomate ou de poisson, poulet ou poisson pané, frites et petits pois, gâteau au fromage et confiture de mandarine. Soirée pub !

1 août

Ce matin, je suis de corvée-sandwichs : " une participation active et spontanée pour le ravitaillement, la préparation des repas et la vaisselle " est demandée, comme le précise la fiche technique UCPA et chacun du groupe s’y tiendra sans problème. Aujourd’hui, nous enfourchons les VTT pour sillonner les chemins forestiers des Trossachs (balade d’environ 30 km) : quel look avec nos superbes casques !! Après une petite frayeur au départ (il pleut des cordes), le temps s’est rapidement amélioré et nous avons passé une très belle journée, longeant les rives des lochs Vennacher, Achray, Katrine et Drunky. Déjeuner sur les rives du loch Katrine (16 km de long, 3,2 km de large) qui alimente Glasgow depuis 1859 en eau potable. La beauté de ce lac inspira à Walter Scott sa célèbre " Dame du Lac ". Sur le retour, nous nous arrêtons brièvement à Callander, ville touristique des Trossachs (même la reine Victoria y a séjourné), trait d’union entre les Highlands et les Lowlands et patrie du clan MacGregor dont le plus illustre représentant est Rob Roy, hors-la-loi du XVIII’ siècle. Dîner à l’auberge de jeunesse : soupe, burger et salade. Soirée pub !!

2 août

Randonnée sur les rives du loch Lomond, le " roi des lochs écossais ", 37 km de long, 8 km de large et 200 m de profondeur. Souvent célébré dans des vers et des chansons, son nom vient du sommet proéminent situé sur son rivage Est. Nous aussi, nous avons pu faire l’ascension d’un sommet écossais le Conic Hill qui culmine fièrement à 350m, tous les efforts (!!) sont récompensés, s’il fait beau, par une magnifique vue sur le loch parsemé d’une multitude d’îles qui s’étend sur 40 km au cœur des montagnes. Sur ce point, nous faisons entièrement confiance à la description de la fiche technique, car ce jour-là il n’a pas fait beau et donc nous n’avons guère pu apprécier la " magnifique vue sur le loch parsemé d’une multitude de ..... ". Nous déjeunons devant le Visitor center, au sec !! Avec le retour des éclaircies, l’après-midi, nous prenons le bateau jusqu’à l’île au trésor d’ " Inchcailloch " qui constitue une réserve naturelle. On peut y trouver des ruines d’un monastère, d’une ferme et la tombe de Gregor MacGregor, cousin de Rob Roy. Après une pause café ou thé, nous retournons à Stirling où nous attend un Dîner très " spicy " : un curry de poulet qui nous a fait cracher du feu. Dernière soirée à Stirling, passée dans le " Settle Inn " (qui veut entre autres dire : s’installer confortablement, se mettre à son aise), le plus vieux pub de la ville (1773). Ambiance très sympa.

3 août

Départ en minibus - direction le nord-ouest. Petit arrêt à la tombe de Rob Roy située à Balquhidder, petit hameau perdu en pleine campagne. Là se trouve un très vieux cimetière où sont enterrés Rob Roy, sa femme et deux de leurs enfants. Sur la tombe on peut voir les emblèmes de ce héros local : une épée et une croix. En effet, Rob Roy Mac Gregor débuta une carrière tardive de hors-la-loi après s’être kit exproprier de ses terres par le duc de Montrose. Il vole les troupeaux et attaque les hommes du duc. Le Robin des Bois jacobite redistribue ce qu’il vole jusqu’au jour où il est capturé et relâché rapidement. Il passera ensuite le reste de sa vie sur ses terres à Balquhidder.
Puis nous découvrons les paysages impressionnants du Glencoe : splendide vallée, décor montagnard à la fois rude et grandiose, lieux de tournage des films Braveheart avec Mel Gibson et Highlander avec Christophe Lambert et Sean Connery. Écossais de souche et fière de ses racines. Petite balade dans le massif du Ben Nevis, point culminant de l’Écosse avec ses 1344m, suivie pour les plus téméraires du groupe de l’épreuve de la corde suspendue. En fin d’après-midi, petit tour à Fort William situé‚ sur les bords du Loch Linnhe à l’ombre du Ben Nevis. Ancienne ville de garnison, très touristique : nombreuses boutiques vendant tweeds et shetlands. Par ailleurs, on dit que c’est la ville la plus arrosée d’Écosse avec 300 jours de pluie par an : nous avons eu de la chance, il faisait beau, apparemment nous y étions à l’un des 65 jours " secs " restants. Pendant que nous faisons les boutiques, nos guides prévoient le ravitaillement pour les prochains jours. En effet, dans l’auberge de jeunesse de Loch Locky nous ferons la popote nous-mêmes. Installation à l’auberge, nettement moins confortable que celle de Stirling : toutes les filles sont dans la même chambre, les matelas sont trop mous et surtout tout est très humide. Au menu du Dîner concocté par la première équipe de choc des " marmitons-stagiaires UCPA " : melon, spaghettis bolognaise, tarte aux pommes (avec l’indispensable " double cream ", idéal pour la ligne) et café.

4 août

Temps gris et nuageux. Aujourd’hui nous avons rendez-vous avec Nessie. Départ vers 9h, direction le Loch Ness, plus profond que la mer du Nord, curieux accident géologique coupant avec les lochs Locky et Oich, l’Écosse en deux. Premier arrêt, les ruines d’Urquhart Castle, perchées sur les rives ouest du loch Ness. Construit au XIIe siècle, agrandi au XVe et détruit en 1692, ce château qui occupe une position stratégique a connu une histoire très mouvementée et fut l’une des victimes des guerres jacobites. Du haut de la tour, nous contemplons le loch aux sombres eaux et scrutons l’horizon : mais où est Nessie ? Nous trouverons peut-être la réponse dans le musée du Monstre où nous attend une exposition pas mal faite et surtout une boutique pleine de petits Nessies en peluche, tout verts et tout doux !! (un exemplaire a depuis trouvé sa place sur mon ordinateur). Après cette excursion au pays des légendes et superstitions, des choses plus sérieuses nous attendent : tout d’abord notre déjeuner et ensuite notre randonnée du jour le long du Caledonian Canal " le plus beau canal d’Europe ". Construit durant la première moitié du XIXe siècle, ce canal, long de 38 km, assure la liaison des lochs avec la Mer du Nord et l’Océan Atlantique. Pour rétablir le niveau des lochs, 29 écluses furent nécessaires. Après une balade d’environ 10 km, nous atteignons les escaliers de Neptune, " Neptune’s Staircase " : un groupe de 8 écluses construites pour effacer les 21 m de dénivellation entre loch Linnhe et loch Lochy. Le Dîner préparé ce soir par la seconde équipe de marmitons UCPA est typiquement écossais : filets de hareng, Haggis accompagné comme il se doit de purée de pommes de terre et de purée de carottes-navets suivis de fromage français et écossais (Stilton et fromage au citron, un peu spécial, mais pas mauvais ) et pour terminer de la salade de fruits. Douglas a même pensé à la décoration en mettant un bouquet de chardons sur la table pour nous mettre dans l’ambiance. Petite remarque pour les non-initiés : Qu’est-ce que le Haggis ? Les explications sur la composition de ce plat vont peut-être décourager les estomacs sensibles, mais il faut goûter cette spécialité du coin qui n’est vraiment pas mauvaise du tout. Il s’agit d’une panse de mouton farcie avec la fressure de l’animal, sel, poivre, oignon, céréales et... détail important, arrosée de whisky. Bon appétit, comme on dit en Écosse !! Ce soir, exceptionnellement pas de soirée pub pour moi, mais corvée cartes postales.

5 août

Départ vers l’ouest, par la route des îles, direction Mallaig. Premier arrêt : le monument de Glenfinnan sur le loch Shiel qui rappelle un épisode important de l’histoire mouvementée de l’Écosse. C’est près d’ici qu’un beau matin d’août 1745, Bonnie Prince Charlie débarqua, venant de France, pour tenter de restaurer les Stuart sur le trône d’Angleterre et d’Écosse, usurpé par la famille allemande des Hanovre. Il y rallia 1300 Highlanders avec qui il entama sa campagne de reconquête qui se termina tragiquement par la déroute quatorze mois plus tard. C’est d’ailleurs près d’ici qu’il rembarqua, définitivement évincé. En fin de matinée, arrivée à Mallaig, port de pêche actif et départ du ferry pour l’île de Skye : petit tour au port, pluie et brouillard, aucune visibilité, un phoque pointe le bout de son museau hors de l’eau. Déjeuner sur une des plages de sable blanc du loch Morar qui est aussi à l’embouchure de la plus petite rivière britannique, la Morar River. Le loch Morar abriterait, le plus sérieusement du monde, un petit cousin de Nessie. Mais lui non plus n’ose pas se montrer et profiter de la plage, il faut dire qu’avec le temps qu’il fait les " silver sands " manquent nettement de charme et n’invitent pas vraiment à la baignade et encore moins à la bronzette. Au fait, pourquoi ai-je emmené un maillot de bain, est-il vraiment indispensable en Écosse ? L’après-midi, Jonathan propose une randonnée qui nous permettrait d’atteindre l’Océan et peut- être d’admirer de belles vues sur la mer et les petites îles au large de la côte. Vu les conditions météo, nous n’y croyions pas trop, mais l’espoir fait vivre. Le sentier est rocailleux et bord‚ de bruyère. Il pleut, il pleut... tiens, je croyais que mes chaussures étaient imperméables ! Au détour du chemin, une surprise nous attend : un troupeau d’une quinzaine de biches broutant tranquillement. Après un certain temps, nous atteignons une petite plage avec une maison de pierres grises et des fenêtres rouges, de la fumée s’échappe de la cheminée calme absolu, vision du bout de monde. Nous nous abritons un instant, mouillés jusqu’aux os, chaussures comprises ; nous ne rêvons que d’une seule chose : une bonne douche bien chaude et des vêtements secs. Le retour est assez pénible : il pleut toujours, aucune visibilité et les pierres sont glissantes. Arrivée tardive à l’auberge, pas le temps de prendre la douche tant attendue, je suis de corvée cuisine avec Benoît, Anne-Marie et Corinne sans oublier Jonathan. Au menu : potage écossais (en paquet), omelette " à la Jonathan " (il a mis dedans tout ce qu’il a trouvé : courgettes, brocolis, maïs, tomates, poivrons, carottes et fromage, le tout accompagné de frites (réchauffées au micro-onde) et pour terminer tartelettes aux fruits. Tout le monde s’est régalé. Nos guides ne s’en sont d’ailleurs pas contentés, et ont fait des mélanges culinaires très audacieux (omelette avec haricots noirs et sauce à l’ail). Résultat : quelques ennuis digestifs, merci à l’immodium de Dominique, notre infirmière en chef et bon courage aux garçons qui à partir de ce jour ont dû supporter certaines odeurs et certains bruits suspects dans leur chambre.

6 août

Départ de Loch Locky sous un soleil radieux (évidemment, une journée en minibus est prévue !!) direction Inverness, capitale des Highlands, très touristique. A 8 km au nord, visite du Culloden Battlefield où se déroula en 1746 un affrontement historique entre les " Clansmen " écossais avec à leur tête Bonnie Prince Charlie et les troupes anglaises commandés par le duc de Cumberland. La défaite est sanglante pour les Écossais qui ont perdu là leur dernière chance de gagner leur indépendance. La couronne britannique va alors faire payer aux Highlanders leur rébellion : les clans sont démantelés, les kilts et cornemuses interdits.
Un peu plus loin, nous nous arrêtons à Clava Cairn, un site funéraire datant de l’âge de bronze. Nous prenons notre déjeuner habituel dans un pré et profitons du soleil pour faire sécher nos affaires humides et piquer un petit somme.
En début d’après-midi, arrivée à l’Auberge de jeunesse de Loch Morlich : accueil très chaleureux, maison toute blanche, chambres propres et joliment décorées et..... un lave-linge et un sèche-linge dont nous avons bien su profiter (vive le confort moderne ! ! !). Détente au bord du loch Morlich avec baignade pour les plus courageux suivies d’un excellent Dîner sur la véranda de l’AJ avec une superbe vue sur le massif des Cairngorms. Le menu préparé et servie par une dame absolument charmante " Entjoy your dinner ! " se composait d’un potage aux poireaux ou de tranches de melon, de poulet rôti accompagné de petits pois, de choux-fleurs et de pommes de terre rissolées et pour terminer de la glace à la vanille servie avec des fraises et l’inévitable crème.
Soirée pub ; même si ce n’était pas un pub typique, mais plutôt un hôtel, la bière y était tout de même excellente.

7 août

La journée s’annonce prometteuse puisqu’elle débute avec un succulent petit-déjeuner : croissants, toasts, céréales... sans oublier le fameux porridge : un régal ! Après tous ces abus culinaires, une randonnée nous attend dans les Cairngorms, massif granitique montagneux et sauvage. Nous empruntons un sentier rocailleux qui nous mène au lac vert puis à la découverte de paysages de landes et de bruyères. Le temps est pluvieux. Nous déjeunons dans un pré, cette fois-ci pas au soleil, et nous essayons de nous maintenir à distance des célèbres " midges ", des charmantes petites bêtes qui ressemblent à des moucherons (mensurations : 2mm de long, 1.4 mm d’envergure - cf. guide du routard p. 84 qui consacre un paragraphe plutôt long et détaillé à cette particularité de la faune locale) ; assez voraces, se déplaçant en formations serrées, leurs piqûres démangeant horriblement et évidemment leur haute saison correspond aussi à la haute saison touristique. Mais heureusement, nous n’avons pas vécu le " calvaire " tant décrit dans les nombreux guides sur l’Écosse. Peut-être n’étaient-ils pas friands de sang français !!
L’après-midi, vu les conditions climatiques plutôt humides, nous nous réfugions dans un coffee-shop très smart à Boat Garden ; autant dire que nous avons fait sensation avec notre look de randonneur, version trempé !! Douglas nous propose une balade sympa et nostalgique en train à vapeur (" Strathspey Steam Railway " de Boat Garden à Aviemore. Dîner bien consistant à l’auberge de jeunesse : potage quiche salade et comme dessert un sticky toffee pudding. Soirée pub !!

8 août

Le temps est nuageux, mais nous gardons espoir !! Petite visite au Visitor Center de la Cairngorms National Nature Reserve avec une exposition assez bien faite sur la faune et la flore de la région. Puis, nous nous lançons dans une superbe randonnée d’environ 4 heures au soleil dans le Massif du Cairn Lochan (montagne culminant à 1083 m). Déjeuner près d’un cirque aux bords de petits lochs (Coire en Lochrain). Le Massif du Cairngorm offre un cadre sauvage spectaculaire avec son point culminant, le Ben Macdhui, le second sommet d’Écosse (1309m). L’érosion glaciaire a aplani les sommets pour former des plateaux ; le climat y est très rude et l’hiver les températures peuvent descendre très bas ; il y a déjà eu de tragiques accidents. Territoire des rennes et des lagopèdes ; il est également un des premiers domaines skiables d’Écosse. Après tous ces efforts, nous avons bien mérité notre Dîner (melon, curry d’agneau - nettement moins " spicy " qu’à Stirling - riz et pour terminer un excellent crumble aux pommes avec crème anglaise) et notre bière. En bons randonneurs, nous allons même à pied au pub !!

9 août

En matinée, nous faisons une petite randonnée dans la forêt de Rothiermurchus jusqu’au petit lac An Eilein. L’après-midi, nous visitons Bhir Castle. Une guide nous emmène à travers les 32 pièces du château et nous donne les explications en français. Hérissé de tourelles, de pignons, de cheminées et de parapets crènelés, la silhouette blanche du château le plus visité d’Écosse se distingue de loin. Il est la demeure des Ducs d’Atholl depuis le XIIIe siècle et a connu une histoire bien mouvementée : il a été occupé ou assiégé cinq fois et partiellement détruit par les troupes ennemies. Mais ces temps sont révolus et aujourd’hui, il est envahi par des hordes de touristes qui admirent le somptueux mobilier, les belles porcelaines et collections d’armes et d’armures ou se promènent dans le parc. Les mélèzes qui s’y trouvent ont été plantés au XVIIIe siècle. Vers 16h30 nous arrivons à Pitlochry, petite ville très touristique avec de belles petites maisons fleuries. Après avoir déposés nos affaires à l’auberge de jeunesse, nous flânons en ville : rue principale très fréquentée avec des maisons d’hôtes, des restaurants et cafés et de nombreux shops vendant les incontournables produits des Highlands : couvertures, écharpes, cravates en tartan (tissu écossais dont les motifs et les couleurs varient selon les clans), pulls et autres tweeds.

10 août

Nous débutons notre journée par une petite randonnée sur Graigower Hill (450m) qui offre un chouette panorama sur toute la région (vue sur Pitlochry et sur le Loch Tummel) éclaircies, temps très doux. Puis, nous passons aux choses sérieuses avec la visite d’Edradour, la plus petite distillerie d’Écosse. Prévenant, Douglas et Jonathan n’ont pas pris les minibus, nous y allons à pied. On nous offre un " dram ", avant de nous expliquer les différentes étapes de fabrication du breuvage. En début d’après-midi, petite visite de la centrale électrique, du barrage de Pitlochry (16.5 m de hauteur et 139 m) qui retient les eaux du Loch Faskally et de l’échelle à saumon : 34 bassins en escaliers aident les saumons à contourner le barrage et à remonter le courant vers les lieux de ponte entre avril et octobre. La journée s’achève au restaurant " Old Smithy " autour d’un excellent menu : en entrée haggys flamb‚ à la crème de whisky suivi d’un saumon poché, sauce basilic accompagné de choux- fleurs, de betteraves rouges et de pommes de terre et pour terminer un savoureux dessert au chocolat.

11 août

Départ pour Edimhourg (environ 1h30 de route). Douglas et Jonathan nous déposent à l’Auberge de Jeunesse. Vieille maison bourgeoise du XIXe siècle avec une entrée imposante, tout en boiseries et en fer forgé. Nos deux dernières journées en Écosse vont être consacrées en toute logique à la visite lil ?xe de la capitale : le retour à la civilisation, au bruit, à la foule.... Tout cela nous change de la solitude et du calme des étendues de bruyères, des lochs profonds et des montagnes boisées des Highlands. Nous commençons par un déjeuner à " The Filling Station " avec un cadre et une nourriture de type américains. Edinburgh est une ville qui se visite à pied. Très clairement divisée entre d’un côté Old Town et de l’autre New Town avec au milieu Princes Street et les West Princes Gardens qui occupent le lit d’un lac asséché au XVIIIe siècle. Pour commencer, nous partons à la découverte de la vieille ville qui est très animée puisque chaque année au mois d’août a lieu le Festival international d’Edinburgh, un évènement culturel très important avec des manifestations musicales, théâtrales ou lyriques ; de nombreux groupes de musiciens et d’artistes se produisent dans les rues. Le vigilant gardien de la ville est le Château d’Edinburgh situé à 134m d’altitude et posé sur un volcan éteint. Il donna 1e nom à la ville : Din Eidyn signifie " forteresse " en gaélique de même que " burg ", le mot anglo-saxon. Il ne reste pratiquement rien des premières fortifications du XIe siècle ; la plupart des ouvrages visibles actuellement datent du XVIe siècle. Le château fut bien sûr pris et repris au cours de l’histoire mouvementée de l’Écosse. Sa visite est longue. À voir entre autres :
 la chapelle Sainte Marguerite : le dernier vestige du château du XIe siècle. Construite dans le style roman, elle est une des plus anciennes églises d’Écosse.
 The Great Hall : construit au début du XVIe siècle, siège de plusieurs parlements écossais ; charpente d’origine, ne comportant pas un seul clou.
 les appartements de Marie Stuart.
La journée s’achève dans un pub très smart avec cheminée. Fauteuils de cuir et une bière excellente.

12 août

Matinée " shopping " (Princes Street) et promenades dans les rues pittoresques : le long de la " Royal Mile " on peut découvrir de nombreuses anciennes demeures, les fameux closes ou courts souvent très pittoresques et les nombreuses boutiques, notamment les " Kiltmacken", intéressants pour les amateurs du costume traditionnel des Highlanders. La Victoria Street avec ses boutiques colorées en courbe harmonieuse est également à voir. Il faudrait avoir plus de temps pour flâner dans les petites rues et découvrir les endroits intéressants et les détails architecturaux parfois insolites. Mais nos avions nous attendent. Un premier groupe part vers 14h30 pour Glasgow. Le reste de l’équipe UCPA est transféré en taxi à l’aéroport d’Edinburgh.

 
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Journal web de Benoît LAURENT, entre photos, voyages et logiciels libres selon les périodes.

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